DRH : pourquoi tant de haine ?

17/01/2017 |

Les DRH souffrent encore d’une image négative, et leur travail est souvent méconnu. Faites le test et demandez à des personnes de votre entourage de vous expliquer ce que fait un DRH, vous sentirez leur voix se crisper, leurs mains se mettre à trembler, quant au regard, ce sera un mélange de peur, de haine et de désespoir.

La majorité des personnes évoquera ensuite le licenciement, le recrutement et plus rarement la paie, mais personne ne vous parlera de formation, de suivi carrière ou de maintien de la paix sociale.

Mais alors pourquoi les DRH sont-ils si mal-aimés ? Pourquoi ont-ils l’image d’ogres mangeurs d’hommes ?

Le poids de l’histoire des ressources humaines

Le métier a beaucoup évolué depuis sa création, passant d’une fonction essentiellement de « contremaitre », de « gendarme » ou encore de « militaire », avec pour principales tâches l’embauche, le licenciement, la surveillance, à une fonction orientée sur le suivi et la normalisation des processus de gestion du personnel avec un rôle plus stratégique.

Et, même si par la suite, les missions des DRH se sont diversifiées, leur cœur de métier est longtemps resté le contrôle, la discipline et l’organisation du travail, qui les menaient souvent à s’occuper de sujets délicats dans le cadre de crises économiques et de conflits sociaux, ce qui n’aide pas franchement à se racheter une image.

On peut citer en exemple le DRH d’Air France, lynché suite à une annonce de suppressions de postes.

(Photo : Xavier Broseta, DRH d’Air France, chemise déchirée)

Le DRH, ce schizophrène !

Véritable expert métier, le DRH est de plus en plus présent dans les comités de Direction, où on lui fait volontiers une place aux côtés des autres directeurs de fonctions. Ce changement vient après une longue période d’exclusion des cercles décisionnels et un manque de reconnaissance de son expertise.

Craint et vu comme le bras armé de la Direction par les salariés, il est bousculé de l’autre côté par des dirigeants parfois trop tournées sur les variables d’ajustement. Il se retrouve donc souvent entre le marteau et l’enclume. Pour preuve 48% des salariés pensent que leur DRH est soumis à la Direction Générale (étude Cegos).

Cette difficulté à trouver sa place se ressent dans les différents sondages effectués sur le sujet. 37% des DRH (étude Cegos) se plaignent de devoir parfois agir contre leurs valeurs et leur éthique.

Et le H dans tout ça ?

Les collaborateurs lui reprochent de ne pas assez tenir compte du facteur humain, des risques psychosociaux et de privilégier les besoins de la Direction. Ce qui fait dire à certains qu’aujourd’hui le DRH reste cantonné aux lettres D et R, et que le H est délaissé.

Son travail étant porteur de complexité et de contradictions, son défi est donc de gagner la confiance des collaborateurs mais aussi de rassurer et convaincre la Direction Générale. Cette double casquette couplée avec la rationalisation de la fonction RH et l’augmentation du reporting renforce le sentiment de déshumanisation du DRH.

Le portrait brossé par les médias

Que ce soit dans le cinéma, dans des films ou des séries comme « Tu peux garder un secret ? »,« Ressources humaines », « Les vivants et les morts » ou dans les journaux télévisés, le DRH est toujours dépeint sous un mauvais jour, effectuant les basses œuvres pour ses patrons. Rarement le voit-on recruter de nouveau salarié, aidé ses collaborateurs, activité peut-être moins visuelle et moins marquante.

Le paradoxe des ressources humaines

Beaucoup de preneurs de décisions se dédouanent souvent sur le DRH pour justifier telles ou telles actions stratégiques, on finit par imaginer ce dernier comme Méduse, être malveillant qu’il faut fuir et dont le regard ne doit jamais être croisé.

On pourrait donc croire que si le DRH est mal-aimé, les Ressources Humaines le sont tout autant. Que nenni, le DRH a l’image d’une personne froide et sans cœur mais, à l’inverse, les Ressources Humaines sont encensées par les salariés qui voient en elles des bénéfices pour l’ensemble des collaborateurs.

Il y a donc de l’espoir pour les DRH !

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