Happiness Manager : un engagement pour la qualité de vie au travail

02/10/2018 |

La qualité de vie au travail est un enjeu majeur pour le monde de l’entreprise : hygiène de vie, management, santé des salariés ; cette thématique essentielle fait l’objet de nombreuses études. À l’occasion de la 10e édition du baromètre « Santé et Qualité de Vie au Travail », les questions autour de ces thématiques révèlent que 73 % des salariés sont satisfaits de leur qualité de vie au travail. Cependant, de nouvelles problématiques émergent peu à peu, telles que le manque d’autonomie ou encore le fragile équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Pour comprendre les enjeux de la qualité de vie au travail, Happy to meet you a choisi de mettre en avant un poste clé pour répondre aux problématiques de santé, d’engagement et de bien-être au travail : le métier d’Happiness Manager (ou Chief Happiness Officer).

Bonjour Mélanie ! Tu es Office (70%) & Happiness (30%) Manager chez Happy to meet you. Depuis combien de temps occupes-tu ce poste ?

Je suis Office & Happiness Manger chez Happy to meet you depuis le mois d’octobre 2017. D’abord à temps partiel de deux jours par semaine puis désormais quasiment à temps plein avec quatre jours par semaine. Avant de faire ce métier, j’étais Assistante de Direction pendant dix ans, mais le fait est qu’il y avait déjà une partie « amélioration du quotidien » naturellement présente dans mon métier.

 

Est-ce que la qualité de vie au travail était un peu ton cheval de bataille avant de faire ce métier ?

J’ai toujours baigné dans cet environnement et suis sensible au bien-être des personnes qui m’entourent, que ce soit par la mise en place de solutions facilitatrices pour mener à bien les projets, les événements, ou améliorer la collaboration. Auparavant, cela ne faisait pas forcément partie de mes attributions, mais ces actions émergeaient naturellement des envies de l’équipe, et j’ai vite apprécié de les mettre en œuvre. Cela impacte la qualité de vie au travail, on améliore la compréhension du travail des autres, et une ambiance plus détendue car plus confiante peut s’installer.

 

Il n’existe pas de formations spécifiques pour ce métier. Comment as-tu décidé de te lancer dans ce métier ?

Après dix ans en tant qu’Assistante de Direction, j’ai naturellement évolué vers une tendance plus RH. J’avais déjà pris en charge de l’évènementiel et d’autres missions d’amélioration du quotidien mais finalement, mon nouveau titre d’ « Happiness Manager», c’est juste un terme à la mode en ce moment qui s’est apposé à quelque chose que je faisais déjà. C’est également une volonté d’aller au bout de certaines décisions. On entend souvent des choses, des envies et des idées : « Ah ce serait bien si on faisait telle chose… », et dans la réalité, ce type de projet n’aboutit pas vraiment puisque personne n’est dédié à cette tâche. L’important c’était qu’il y ait une volonté qui émane de la Direction, dans le sens où il y a une reconnaissance que la qualité de vie au travail soit un point essentiel de l’entreprise.

 

Quelles sont tes principales missions ?

Je fais de l’évènementiel en interne principalement : j’organise des réunions, des séminaires. J’intègre également les nouveaux arrivants et les stagiaires. J’apporte mon soutien aux équipes et aux dirigeants sur les tâches administratives et j’entretiens de bonnes relations avec nos fournisseurs. Il faut être toujours très adaptable, polyvalent et aimer cela. Il y a parfois une mauvaise image des Chief Happiness Officer, une inquiétude des salariés qui se demandent, à juste titre, ce que ça veut dire. Mon métier, c’est la discrétion finalement. Avec mon passé d’assistante de direction, je remarque que chaque structure est différente et que je ne débarque pas de nulle part. Le titre est trompeur… « Happiness ». Chacun est responsable de son bonheur, en revanche, s’il y a un besoin, une envie ; je suis celle qui temporise entre ces envies et ce qui est envisageable en termes de projets.

 

Est-ce que tu peux nous parler d’un changement que tu as initié chez Happy to meet you ?

C’est souvent très subtil. Par exemple, dans les petits changements, j’ai mis en place des outils pour pouvoir poser ses congés plus facilement, ainsi que du confort matériel (équipements, pauses fruits…). Il y a des moments de partage entre nous et que nous apprécions tous pour leur simplicité comme les pique-niques, les pauses et les échanges. Avant que je ne sois là, les co-fondateurs organisaient les Winterbreaks (séminaires d’hiver) pour les salariés et en retour, les salariés prenaient en charge l’organisation des Summerbreaks. Aujourd’hui, j’aide les deux parties pour faire en sorte que les envies de tout le monde soient entendues, de rester au plus près des souhaits de chacun. Je suis aussi celle qui peut apporter le premier niveau d’information lorsque quelqu’un vient me poser une question ou qu’il souhaite simplement échanger sur un sujet personnel. L’équipe et la direction se parlent beaucoup entre eux, je suis souvent en soutien pour que les discussions aboutissent au mieux ou sur des actions concrètes.

 

Le dernier rapport Malakoff indique que la pénibilité physique au travail a largement diminué depuis 10 ans. En revanche, 68 % des salariés interrogés indiquent qu’ils subissent une forte pression psychologique. Qu’en penses-tu ?

Je pense sincèrement que l’écoute et le respect sont primordiaux. La Direction d’une entreprise ne doit pas attendre une implication plus qu’un collaborateur ne peut encaisser et inversement d’ailleurs. Chacun doit connaître ses limites et gérer au mieux l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
Savoir faire la part des choses entre le professionnel et le personnel, ce n’est pas évident mais on peut par exemple couper toute connexion dès la sortie du bureau et adopter de bonnes habitudes de gestion de temps. Nous avons la chance qu’il y ait une certaine proximité chez Happy to meet you et l’équipe gère bien son autonomie sur la base d’une confiance des dirigeants.

 

Est-ce que ton travail a changé la perception du monde de l’entreprise pour toi ?

Je ne sais pas si ça l’a changé mais en tout cas, on retrouve les mêmes attentes dans les entreprises qui grandissent. À partir d’un super projet, on voit des gens arriver et des challenges à relever. Je suis arrivée dans une toute petite équipe, un an plus tard on est déjà plus de vingt. Placer des gens en support de croissance avec un poste dédié, ce n’est pas du luxe : c’est vraiment génial ! Je trouve que cette sensibilité autour du bonheur et du mieux-être en entreprise, cet engagement pour la qualité de vie au travail est essentielle et nécessaire.

 

Quelles sont les qualités essentielles pour exercer cette fonction ?

Être très à l’écoute, autonome et polyvalent. Plutôt de bonne humeur, bien sûr et aimer être avec les autres. Savoir s’adapter et accueillir toutes les sollicitations. Puis, la curiosité est importante. Je veille beaucoup, je me renseigne sur ce qu’il se fait et j’ai envie d’apprendre de nouvelles choses. Savoir se débrouiller et être autonome. De toute façon, on ne s’improvise pas Happiness Manager, il faut savoir que c’est un métier qui n’est pas figé. Tous mes proches m’ont encouragée à ce changement de carrière parce qu’ils ont finalement reconnu des qualités et des compétences intrinsèques à cette fonction et qui seraient valorisées en entreprise.

 

Est-ce que tu penses que les entreprises devraient intégrer un Happiness Manager dans leurs équipes ?

Ça dépend vraiment des équipes. Chez Happy to meet you, l’équipe s’entend bien et partage de belles valeurs, il manquait juste du soutien, du temps pour mener à bout certains projets et être force de propositions pour améliorer le quotidien. Que ce soit un Happiness ou un assistant, je trouve que c’est important qu’il y ait une personne dédiée à ces sujets.

 

Le mot de la fin : quel effet cela te fait d’être appelée ‘maman’ par l’équipe d’Happy to meet you ?

Ça me fait rire ! Ils m’attendrissent… Ils savent aussi que je leur parle régulièrement de mes enfants et je m’occupe d’eux aussi. Mais ce surnom, c’est pour la blague bien sûr, j’en joue aussi et on se le rend bien ! On prend soin des gens : pour moi, ce n’est pas faire leur bonheur mais plutôt veiller sur eux.

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