12 idées pour soutenir ses collaborateurs face à une inflation qui dure
À moins de sortir d’un trek de 3 ans dans le nord du Laos, il ne vous aura pas échappé que l’inflation rythme notre actualité socio-économique depuis plusieurs mois. Un contexte dans lequel les employeurs sont invités à prendre position et à agir pour protéger au maximum le pouvoir d’achat de leurs équipes. La team Happy to meet you passe en revue pour vous les actions concrètes que vous pourriez mettre en place pour soutenir vos collaborateurs en cette période de flambée des prix.
Les dirigeants doivent-ils s’emparer du sujet de l’inflation ?
En dépassant la barre des 7% début 2023, l’inflation poursuit bel et bien son avancée. La hausse continue des prix sur les principaux produits et services du quotidien impacte inévitablement le porte-monnaie des Français, inquiets de la dégradation de leur pouvoir d’achat. Naturellement dans ce genre de situation, le sujet des salaires est rapidement replacé au centre des débats.
Les entreprises sont donc naturellement invitées à la table des discussions lorsque l’inflation gronde. Attention toutefois, si l’employeur a un impact évident sur le pouvoir d’achat de ses collaborateurs en lui versant un salaire chaque mois, il n’a pour autant pas carte blanche et ne peut absorber à lui-seul les conséquences d’un contexte inflationniste, pour 3 raisons principales :
- L’entreprise doit conserver son équilibre financier pour pérenniser ses emplois, a fortiori chez les TPE/PME qui ont des trésoreries souvent fragiles.
- L’entreprise subit elle-même l’inflation : augmentation de l’électricité, du transport, du stockage, des abonnements, des loyers, des équipements.
- En revalorisant tous les salaires, l’entreprise augmente le prix de revient de son produit ou service, donc également ses prix de vente, et nourrit encore un peu plus l’inflation qu’elle devait au départ compenser.
Les collaborateurs attendent un geste de leur employeur
86% des salariés français déclarent ressentir le poids (économique comme moral) de l’inflation, et 79% estiment que leur employeur a un rôle à jouer pour les aider financièrement (étude OpinionWay). Face à cette attente explicitement exprimée côté collaborateurs, la réponse des entreprises est bien sûr attendue. La revendication des salariés paraît légitime, et parfois le refus de l’employeur l’est tout autant, compte-tenu de ses réalités économiques. Les situations financières des entreprises sont très hétérogènes, c’est pourquoi il faut être prudent lorsque l’on associe « inflation » et « revalorisation des salaires ».
En effet, la masse salariale doit être maniée avec minutie car elle constitue le premier poste de charges pour bon nombre d’entreprises. L’augmentation des salaires représente une décision irréversible pour l’employeur, un engagement « à vie » qui comporte lui aussi un risque économique. Le revalorisation des salaires peut être plus facilement enclenchée dans les entreprises dont la politique salariale était devenue obsolète par rapport aux réalités du marché, mais le motif de l’inflation ne peut justifier à lui seul la hausse globale des salaires de tous les salariés.
Bien heureusement, tout un ensemble de dispositifs et d’avantages sont aujourd’hui applicables au sein d’une entreprise pour soutenir financièrement ses équipes face à la hausse durable des prix de grande consommation.
12 actions concrètes pour soutenir ses collaborateurs en contexte d’inflation
S’ils n’ont pas toutes les clés en main pour inverser cette conjoncture maussade, les dirigeants d’entreprise ont toutefois l’occasion d’envoyer un signal fort à leurs collaborateurs en contribuant au maintien de leur pouvoir d’achat. Sans réaliser des miracles et passer systématiquement par la case « hausse des salaires », des leviers concrets peuvent être actionnés, et contribuer à l’engagement des équipes. L’occasion d’aller au bout des engagements de leur marque employeur et de fidéliser durablement leurs talents internes en s’imposant comme THE place to work !
- 1) Offrir du temps à ses collaborateurs pour améliorer leur équilibre vie pro / vie perso : plus de télétravail, des congés payés supplémentaires, une réduction du temps de travail hebdomadaire, la mise en place de la semaine de 4 jours. Des actions qui ne coûtent pas directement d’argent à l’employeur, et qui offrent une bulle de sérénité aux équipes.
- 2) Verser une indemnité inflation supérieure au montant réglementaire de 100€ impulsé par l’État.
- 3) Distribuer une allocation télétravail aux collaborateurs qui le pratiquent, pour les aider à prendre en charge les dépenses engagées (aménagement de l’espace de travail, électricité, chauffage, box Internet). Une prime partiellement exonérée de charges sociales.
- 4) Verser une prime de partage de la valeur (connue sous le nom de Prime Macron) exonérée d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales pour les collaborateurs, leur permettant ainsi de toucher une prime nette allant jusqu’à 3000€.
- 5) Mettre en place le système de participation aux bénéfices et/ou d’intéressement pour s’inscrire dans une logique plus redistributive et gagnant-gagnant avec les équipes.
- 6) Offrir des avantages ponctuels sans charges sociales, tels que des chèques cadeaux, des bons d’achat, des chèques vacances, ou encore des CESU pré-financés pour les prestations d’aide à la personne (garde d’enfants ou de personnes âgées, ménage, activités culturelles).
- 7) Prendre en charge des frais récurrents avec une prime transport pour l’essence, des paniers repas pour les déjeuners ou encore des Titres-restaurant, avec une part employeur plus importante que le minimum légal.
- 8) Déployer le forfait « mobilité durable » qui indemnise jusqu’à 700€ / an les collaborateurs qui utilisent les transports doux comme le vélo, les transports en commun, l’autopartage ou encore le covoiturage.
- 9) Donner accès à un PEE (Plan Épargne d’Entreprise) pour faire fructifier l’argent de vos collaborateurs, ou faciliter les conditions de déblocage anticipé des fonds si celui-ci est déjà en place.
- 10) Enrichir les offres de son CSE (comité social et économique) d’entreprise, ou s’orienter vers un CSE mutualisé pour accéder à des services lorsque l’on est une plus petite structure.
- 11) Mettre en place des services remisés avec des partenaires locaux : paniers bio, salle de sport, location de véhicules pour des déménagements, repas chez des restaurateurs, entretien dans des garages automobiles de proximité.
- 12) Réaliser des avances sur salaire, accélérer la fréquence de versement des salaires (2 fois par mois) ou encore racheter les RTT des collaborateurs qui en bénéficient mais qui ne souhaitent pas tous les utiliser.
Toutes ces idées ne compenseront bien sûr jamais totalement la hausse des prix du carburant, des courses et des loisirs, sur lesquels l’employeur n’a en réalité pas la main. Faire éclore ce type d’actions lui permet cependant d’engager un pas bienveillant vis-à-vis de ses collaborateurs, et de renforcer le projet social de son entreprise.
L’engagement des équipes en ligne de mire
L’idée qui germe derrière ce soutien aux collaborateurs va au-delà de l’aspect financier. L’entreprise n’est pas une rustine et ne pourra compenser les aléas économiques de la société. Concrètement, tout le poids de l’inflation ne peut reposer sur les employeurs, mais ces derniers ont en tout cas l’opportunité de créer un pacte social encore plus fort avec leurs équipes. En soutenant le pouvoir d’achat de leurs collaborateurs, les entreprises font un grand pas vers la fidélité de leurs talents, et créent un socle qui permet l’engagement et le sentiment d’appartenance.
Avec la guerre des talents qui sale encore un peu plus la vie de nos entreprises, le dialogue, la paix sociale et les relations gagnant-gagnant deviennent des ingrédients clés pour construire des collaborations durables entre les employeurs et leurs talents. Le défi consiste désormais, pour chaque entreprise, à trouver le fin équilibre entre sa responsabilité sociale et sa réalité économique, pour relever ce grand défi sociétal collectivement et faire en sorte que les uns et les autres en ressortent renforcés.